« L’eau qui colle »
Merci à José Bico de s’être déplacé à Brest et de nous avoir fait découvrir le monde des micro gouttes et des tensions de surface. Beaucoup d’expériences étonnantes ont été réalisées en direct.
Une conférence vivante, étonnante et remplie de bonne humeur !
José Bicol a su éveiller la curiosité de son public en partant de questions de physique proches de la vie quotidienne : pourquoi un cheveu court reste raide ? Pourquoi les poils d’un chien mouillé collent ?
La première question trouve une réponse assez simple : D’un côté un cheveu a tendance à retomber sous son propre poids, de l’autre il possède une certaine élasticité. L’équilibre entre les deux permet de déterminer la taille limite d’un cheveu raide en fonction de son épaisseur.
Pour répondre à la seconde question, il faut comprendre que les molécules d’eau préfèrent se regrouper plutôt que d’être en contact avec d’autres types de molécules. Cette affinité se mesure par une grandeur appelée tension superficielle. On comprend alors que les molécules d’eau mouillant les cheveux tendent à se regrouper collant ces derniers entre eux. L’équilibre entre tension superficielle et élasticité du cheveu permet alors de déterminer précisément la forme du système.
Ces questions parfois délicates ont systématiquement été illustrées par de petites manipulations simples mais permettant de saisir immédiatement le propos du conférencier. Au détour des propriétés collantes de l’eau, José Bico a montré que l’on pouvait fabriquer de petits objet à l’aide d’une goutte et d’une petite feuille de silicone, sorte d’origamis millimétriques. On peut ainsi fabriquer un dé à 6 faces d’un millimètre de côté en posant une petite goutte sur un patron en silicone.
Il ne faudrait pas seulement croire que ces questions d’apparence anodines sur les poils mouillés restent sans applications. Ces propriétés collantes de l’eau peuvent être gênantes lors de la conception de petits objets tel que les accéléromètres (se trouvant dans les airbags, les smartphones…). Ceux-ci sont composés de deux petits peignes imbriqués l’un dans l’autre. Un excès d’humidité entre les dents des peignes peut rendre l’ensemble inopérant en collant les dents entre elles.
Ces travaux sur les propriétés collantes de l’eau permettent aussi à des entreprises comme Saint-Gobain d’améliorer la conception des verres. Quant aux origamis, ils intéressent beaucoup l’industrie de la microélectronique qui voit la possibilité de fabriquer facilement de petits systèmes à trois dimensions.
Après de chaleureux applaudissements et quelques questions, José Bico a pu profiter des jeux de lumières magnifiques et de la houle lors d’une balade près du phare du Minou.